Le tabac
Le tabac est la deuxième cause de mortalité et la quatrième de morbidité dans le monde (OMS 2008).
Au Luxembourg, en 2009, 24 % des individus de plus de 15 ans sont des fumeurs dont 19% quotidiens. On estime que 500 à 600 patients y meurent chaque année du tabagisme et environ 20 des effets du tabagisme passif.
Le tabac contient plus de 4.000 substances toxiques :
la nicotine, le monoxyde de carbone ou CO, des irritants bronchiques et plusieurs composés cancérigènes.
Le tabac est dangereux sous toutes ses formes : cigarettes manufacturées, roulées, cigares, cigarillos, …
Même une seule cigarette par jour est délétère pour la santé au long cours.
Le tabac entraîne :
- une dépendance physique à la nicotine.
- une dépendance comportementale.
- une dépendance psychologique.
Les effets néfastes du tabac sont :
- Respiratoires : Bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO).
- Cardiaques et vasculaires.
- Cancérigènes.
- Digestifs et urinaires.
- Cutanés et infectieux.
En plus, le tabac aggrave de très nombreuses maladies ou accélère leur évolution, comme par exemple : la sclérose en plaque … Dans un grand nombre de maladies, l’arrêt du tabac est vital (maladies bronchopulmonaires, cardiaques, vasculaires, neurologiques, cancéreuses, …).
Le tabagisme est une maladie chronique qui nécessite une prise en charge avec conseils, accompagnement et traitement médical. Parlez-en à votre médecin, il saura vous informer.
Le bénéfice à l’arrêt pour la santé est immense et ceci à tout moment. Le bénéfice en qualité de vie aussi est énorme.
Nombreux sont les anciens fumeurs dont le seul regret est de ne pas avoir arrêté plus tôt.
Femme et tabac
En plus de tous les risques déjà cités, les femmes semblent particulièrement exposées à tous les âges de la vie :
Tabac et contraception hormonale : On observe un risque accru de phlébite et d’embolie pulmonaires et d’accidents vasculaires, même chez la jeune femme.
Tabac et fécondité : On note une augmentation du délai nécessaire à la conception, majoré si le futur père fume aussi. Les fécondations in vitro (FIV) ont 4 fois moins de chances de réussir, si la femme continue de fumer.
Tabac et grossesse : Le foetus est constamment intoxiqué par le CO. Le risque d’accouchement prématuré augmente et l’enfant a un poids de naissance inférieur. Une cigarette par jour correspond à 10 à 30 grammes en moins à la naissance.
L’idéal est d’arrêter de fumer avant la grossesse mais il n’est jamais trop tard. L’arrêt même en cours de grossesse est bénéfique.
Le tabagisme passif
Le tabagisme passif est le fait d’être exposé à la fumée de cigarette et d’inhaler involontairement la fumée dégagée par un ou plusieurs fumeurs. Le tabac est le principa polluant à l’intérieur des maisons. A tous les âges de la vie, le tabagisme passif est dangereux.
Le tabagisme passif irrite les muqueuses en particulier ORL et les conjonctives des yeux. Il entraîne souvent des maux de tête et une sensation de fatigue.
Tabac et maladies respiratoires : Asthme, BPCO s’aggravent si le patient est exposé au tabagisme passif.
Tabac et maladies coronariennes : Il est bien établi que l’exposition au tabagisme passif expose à un risque accru d’infarctus et de mort subite. L’interdiction de fumer en Italie a entraîné une diminution de 11 % des admissions dans les hôpitaux en Italie en cardiologie.
Tabac et enfant : Chez le nourrisson, on note un doublement du risque de mort subite en cas d’exposition au tabagisme passif. A tous les âges, on observe une importante augmentation des bronchites, otites et crises d’asthme. L’exposition dans l’automobile doit être évitée.
Avant une opération, j'arrête de fumer
Pourquoi arrêter ?
Le tabagisme augmente les risques de complications postopératoires, en particulier respiratoires et infectieuses, et retard de cicatrisation.
Arrêter de fumer 6 à 8 semaines avant l’intervention et jusqu’à la cicatrisation complète, diminue par 3 le risque de complications chirurgicales, avec des séjours en réanimation deux fois plus courts et une durée totale d’hospitalisation plus courte.
Quand arrêter ?
Le plus tôt possible avant l’intervention.
Plus de 6 semaines avant l’intervention, le risque opératoire lié au tabagisme a disparu. Entre 2 jours et 6 semaines avant l’intervention, le risque opératoire diminue en fonction de la durée de l’arrêt.
Entre 12 et 48 heures avant l’intervention, une meilleure oxygénation des tissus est déjà obtenue. En cas de chirurgie en urgence parlez-en à votre chirurgien, à votre anesthésiste et à leurs équipes. Ils vous aideront à franchir le cap de la période de sevrage.
Et après l’opération ?
L’arrêt du tabac est essentiel à une bonne cicatrisation de la peau (environ 3 semaines après l’intervention) ou éventuellement à une bonne consolidation osseuse (3 mois après l’intervention orthopédique). Sachez profiter de cette chance d’avoir pu arrêter pendant votre hospitalisation et ne la gâchez pas. Plus les jours passeront, moins l’envie sera forte.
ARRÊTER DE FUMER EST LA MEILLEURE ACTION À ENTREPRENDRE POUR VOTRE SANTÉ !
Mon enfant va être opéré.
Ne fumez jamais en sa présence quelque soit son âge. Ne fumez pas à l’intérieur de votre logement ou de votre auto. L’aération ne suffit pas à éviter l’exposition au tabagisme passif.
Service de pneumologie
Consultation de sevrage tabagique :
Tél : +352 4411 8720
tabac.stop@chl.lu
Pour vous aider à arrêter, n’hésitez pas à en parler à votre médecin et à vos infirmières au CHL. Ils sont à votre écoute et souhaitent voir diminuer le nombre de fumeurs. Ils peuvent vous aider directement ou faire appel à une équipe spécialisée au CHL. Les substituts nicotiniques (patchs, gommes, tablettes à sucer, …) et des médicaments sur prescription médicale aident à supporter le syndrôme de manque et à vaincre le tabagisme. La prise de poids n’est pas inéluctable. Vous pouvez aussi vous adresser à la Consultation de sevrage tabagique.
Une équipe spécialisée de médecins et d’infirmières peuvent vous aider à élaborer et à mettre en place votre projet d’arrêt du tabac.